Alors que les vendanges battent leur plein, retour sur le passé viticole de Mérignac.
La culture de vignes dans la région bordelaise daterait de l’époque romaine. Cependant à Mérignac, les ouvrages de la bibliothèque des Archives n’en signalent l’existence qu’à partir de l’Ancien Régime.
Durant le XVIIIe siècle, période de prospérité économique, la grande bourgeoisie bordelaise investit dans la terre et crée de vastes domaines viticoles. Des dizaines de châteaux à la production importante ont aujourd’hui disparu, comme Bourran, Bon-Air, Fontainieu, Foncastel, ou encore le château du Parc, la Tour de Veyrines, Puy-Galan, le Burck, Lognac…
Zoom sur les 3 châteaux encore en activité aujourd’hui.
L’existence du vignoble est attestée dès le début du XVIIe siècle. Vers 1750, un architecte bordelais fait l’acquisition d’une partie du vignoble du Luchey et y fait construire sa maison de campagne sur un terrain caillouteux, d’où vient le nom de Pique-Caillou !
L’affirmation selon laquelle il devint le fournisseur de Napoléon Ier pour ses vins de Graves se répandit aux XIXe et XXe siècles. Cela s’avère finalement une anecdote inventée pour faire la publicité du domaine.
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le domaine évite la crise du phylloxéra grâce à de nouvelles méthodes de cultures et produit une vingtaine de tonneaux de vin rouge.
Il produit un vin corsé, souple et très fin, se rapprochant des châteaux Haut-Brion et Pape-Clément, lui valant une place parmi les premiers crus de graves de Bordeaux.
Dans les années 1980, le château Picque-Caillou est un des meilleurs crus de Graves de Bordeaux, d’appellation A.O.C. Pessac-Léognan.
En 1994, le domaine est constitué d’environ 21 hectares de vignes, essentiellement orientées vers le vin rouge et se diversifie vers une production de vin blanc.
Le domaine poursuit sa production viticole encore aujourd’hui.
Ce vignoble se situe aux confins de 3 communes : Mérignac, Bordeaux et Pessac. Sa chartreuse est bâtie à Mérignac mais la majorité de ses vignes est plantée à Pessac.
Son histoire remonte au XVIe siècle, lorsque les vignes sont léguées à l’ordre religieux des Carmes de Notre-Dame. Les Pères Carmes conservent l’appellation « Haut-Brion » pendant 200 ans, puis l’usage transforme le nom en « Carmes Haut-Brion ».
Le domaine est racheté au début du XIXe siècle par une famille de négociants en vins, puis transmis de génération en génération au sein de la famille Chantecaille-Furt.
En 1987, une modernisation complète du domaine est lancée, avec la plantation de nouvelles vignes.
La propriété est ensuite acquise en 2010 par le groupe Pichet, qui se tourne alors vers le créateur Philippe Starck et l’architecte Luc Arsène-Henry pour restructurer les chais. Depuis, le château fait appel chaque année à des artistes de renom pour la décoration de ses cuves en béton.
Le terroir de 5 hectares, le seul à posséder des vignes au sein de la commune de Bordeaux, produit un cru des Graves, aujourd’hui inclus dans l’appellation Pessac-Léognan. Cru d’exception, il est apprécié des plus grands dégustateurs du monde et de tous les amateurs de vins de prestige.
Les maisons nobles de Luchey et de Saint-Angel (nom donné autrefois à Halde) figuraient sur la carte de Cassini en 1760, première carte topographique du royaume de France. En 1840, le journal Le Producteur classait le cru Luchey-Halde comme le premier cru de Mérignac.
Après la Première Guerre Mondiale, l’État acquiert les domaines viticoles pour créer un domaine militaire. L’histoire mouvementée du domaine se poursuit pendant la Deuxième Guerre Mondiale avec les exécutions d’anciens agents de la Gestapo. Ainsi pendant 80 ans, les vignes ont disparu…
En 1999, l’École nationale d’ingénieurs des travaux agricoles de Bordeaux (ENITA), aujourd’hui nommée Bordeaux Sciences Agro, achète le domaine de 28 hectares pour en faire une vitrine de son savoir-faire. L’objectif est de recréer un vignoble en respectant son insertion dans l’environnement et permettant la continuité recherche-développement-formation, avec un souci d’excellence.
Le château Luchey-Halde dispose d’installations modernes implantées à côté de l’ancienne chartreuse et de ses caves voutées. Depuis ses premières vendanges en 2002, ce plus jeune cru de Pessac-Léognan produit un vin d’une grande élégance.
Pour approfondir le sujet, venez découvrir la 22e édition du Festival Arts et vendanges le samedi 13 septembre.
