Publié le 13 mars 2025

La Maison Noble du Parc ou d’Espagne

Connu depuis le XIIIe siècle, le château est successivement dans les familles d’Espagne et La Roque, au Moyen Âge, avant d’être longuement propriété de la famille de Lestonnac du XVIe au XVIIe siècle. Cette famille lui donne le nom du Parc et fait reconstruire le château seigneurial. Le domaine accueille, en 1650, le camp militaire du jeune roi Louis XIV et du cardinal Mazarin venus assiéger la ville de Bordeaux frondeuse. Le château passe ensuite dans les mains des familles de Fumel et de Brié avant d’être acheté par la Jurade de Bordeaux en 1758. De Chavaille, conseiller au parlement de Guyenne, en fait un peu plus tard sa demeure.

Le Château du Parc, mai 1840. Archives communales de Mérignac, 15 Z 147.
Le Château du Parc, mai 1840.
Archives communales de Mérignac, 15 Z 147.

Un château de contes de fées

Descendant de la famille De Chavaille, le banquier bordelais Lafargue en prend possession en 1852. Le château est restauré et agrandi très considérablement à cette époque par l’architecte Ferrand. Il s’inspire du style Renaissance de l’édifice précédent qui datait des XVIe et XVIIe siècles. « Tout y respire François Ier, les salons, les salles, les tourelles, les galeries, les modillons ; partout, au milieu de l’or qui ruisselle, au milieu des boiseries sculptées et des peintures du temps, la salamandre et les initiales chéries. », écrit la revue L’Aquitaine en août 1866.

Château du Parc, vue de la façade principale, 1932. Aquarelle couleurs, A. Arlur. Archives communales de Mérignac, 4 Fi 15.
Château du Parc, vue de la façade principale, 1932.
Aquarelle couleurs, A. Arlur.
Archives communales de Mérignac, 4 Fi 15.

Le domaine pendant les deux guerres mondiales

Pendant la première Guerre mondiale, le château devient la résidence officielle, de 1916 à 1918, du roi Nikola Ier de Monténégro et de son gouvernement en exil. Leur pays est alors occupé par les Austro-Hongrois.

Les souverains du Monténégro à Mérignac, vers 1916. Carte postale, Gourdin. Archives communales de Mérignac, 14 Fi 100.
Les souverains du Monténégro à Mérignac, vers 1916.
Carte postale, Gourdin.
Archives communales de Mérignac, 14 Fi 100.

Sous l’Occupation allemande, le domaine est à nouveau réquisitionné et mis à la disposition de l’École régionale de la police de Vichy.

A voir sur le site de l’INA : le baptême de l’école de police en août 1942.

En janvier 1944, le château est transformé en quartier général du général von der Chevallerie, commandant de la 1ère armée allemande stationnée à Bordeaux.

À La Libération, c’est au tour d’un groupe de FFI mérignacais d’occuper la bâtisse. De mars 1945 à mai 1946, les compagnies républicaines de Sécurité s’installent dans quelques bureaux du rez-de-chaussée et réalisent leurs exercices à l’extérieur. Les locaux sont déjà en mauvais état.

La police posant devant l’entrée du château, 1943. Photographie noir et blanc. Archives communales de Mérignac, 1 Num 17/1.
La police posant devant l’entrée du château, 1943.
Photographie noir et blanc.
Archives communales de Mérignac, 1 Num 17/1.

La fin du domaine

À l’automne 1946, un premier projet d’acquisition du domaine, abandonné faute d’entente avec le propriétaire, est envisagé par la municipalité. Divers organismes se succèdent : les Girondins de Bordeaux, le Centre hippique, le Centre de redressement de la jeunesse délinquante « Carrefour ». Au fil du temps, le château se dégrade fortement aidé par la présence de termites.

L’ensemble du domaine est entièrement rasé dans les années 1960 pour accueillir des immeubles résidentiels, des lotissements, des établissements scolaires et des locaux sportifs et administratifs.

Vue aérienne du Château du Parc, 1953. Photographie noir et blanc, Ets J. Richard, photographe R. Henrard. Archives communales de Mérignac, 9 Fi 54.
Vue aérienne du Château du Parc, 1953.
Photographie noir et blanc, Ets J. Richard, photographe R. Henrard.
Archives communales de Mérignac, 9 Fi 54.

Le parc de nos jours

Unique vestige du domaine, ce parc s’étend sur 22 hectares de forêt, peuplés de pins maritimes et de quelques feuillus, dont de vénérables chênes. Ce boisement est caractéristique de la forêt des Landes de Gascogne. En plein centre-ville, les piétons et les cyclistes apprécient les anciennes allées cavalières, devenues des parcours sportifs, des aires de pique-nique ainsi que les sculptures en bois de la Clairière de contemplation, réalisées par José Le Piez en 2008.

Le Parc du château ou Parc Féau de Mérignac. Négatif, septembre 1981. Archives communales de Mérignac, 18 Fi 238.
Le Parc du château ou Parc Féau de Mérignac.
Négatif, septembre 1981.
Archives communales de Mérignac, 18 Fi 238.