À la fin de la IIIe République, le décret-loi du 12 novembre 1938 crée le statut de personnes dites « indésirables », considérées comme « susceptibles d’être une menace pour l’ordre public », les réfugiés par exemple. Ce statut autorise leur internement administratif sur décision du préfet, sans intervention d’aucune instance judiciaire.
Sous le régime de Vichy, ces mesures d’exception sont étendues aux Français et à une population de plus en plus nombreuse. La loi du 3 septembre 1940 décrète l’internement des individus « dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique ».
Puis c’est au tour de ceux qui composent les « forces de l’anti-France », tenus pour responsables de la débâcle.
Nomades, opposants politiques, étrangers – en particulier des Espagnols -, Juifs, résistants, réfractaires au travail forcé se retrouvent internés au camp de Beaudésert. Ce dernier reçoit également des prisonniers de droit commun (repris de justice, prostituées…) et des personnes condamnées pour marché noir, seules à purger des peines prononcées par un tribunal.
Les internés y sont répartis en deux sections : l’une concentre les internés politiques et de droit commun ; l’autre regroupe les étrangers, les Juifs, les condamnés pour marché noir et les ouvriers « défaillants du STO ».
Globalement, des internés de tous âges, toutes nationalités et toutes classes sociales s’y côtoient, condamnés à des peines de quelques jours, plusieurs mois, voire plusieurs années.
Selon les estimations du cabinet du préfet en 1949, 8 730 personnes auraient été internées à Mérignac.
Socialiste et pacifiste à ses débuts en politique, Pierre Laval devient un farouche partisan de la Révolution nationale. Il fait son entrée au gouvernement, comme ministre de la Justice, après l’armistice (23 juin 1940) et devient rapidement vice-président du Conseil. Proche de lui, Adrien Marquet, maire de Bordeaux de 1925 à 1944, est nommé ministre de l’Intérieur.
Un temps en disgrâce, les Allemands imposent Pierre Laval comme chef du gouvernement du 18 avril 1942 au 19 août 1944. Dès lors, il radicalise la politique de collaboration d’État avec l’occupant, de persécution envers les Juifs et de répression des communistes.
À la Libération, Pierre Laval est arrêté et condamné à mort pour haute trahison par la Haute Cour de justice. Il est fusillé le 15 octobre 1945.