1er septembre 1939 : l’Allemagne envahit la Pologne. Deux jours plus tard, la France et la Grande-Bretagne entrent en guerre.
Leurs populations sont plongées au cœur d’un conflit mondial qui durera six ans, jusqu’en 1945.

De la « drôle de guerre » à l’Occupation

Les premiers mois du conflit, durant l’hiver 1939-1940, l’armée française adopte une stratégie défensive et attentiste : les opérations militaires sont limitées. C’est la « drôle de guerre ».

10 mai 1940 : les troupes allemandes lancent une offensive contre la Belgique et les Pays- Bas. Elles contournent la ligne Maginot* et envahissent la France. En quelques jours, l’armée française se retrouve au bord de la déroute. Paris est occupée.

* ligne fortifiée construite à partir de 1930 pour défendre les frontières du Nord et de l’Est.
Révolution nationale, 1940. Affiche couleur, Ph. Noyer, Alain Fournier. Archives départementales de la Dordogne, 11 Fi 33.
Révolution nationale, 1940.
Affiche couleur, Ph. Noyer, Alain Fournier.
Archives départementales de la Dordogne, 11 Fi 33.

Bordeaux, capitale de la France

Le 16 juin 1940, Bordeaux accueille la présidence de la République, le gouvernement et les ministères, comme ce fut déjà le cas en 1870, puis en 1914. Paul Reynaud, président du Conseil, démissionne 2 jours plus tard. Fraîchement nommé à sa place par Albert Lebrun, Président de la République, Philippe Pétain donne l’ordre de cesser les combats. L’armistice est signé le 22 juin 1940, dans la forêt de Compiègne, à l’endroit même où avait été conclu celui du 11 novembre 1918, mettant un point final à la Première Guerre mondiale.

Appel du préfet de la Gironde, Marcel Bodénan, aux maires et à la population, 26 juin 1940. Affiche. Archives de Bordeaux Métropole, Bordeaux XLV D 3.
Appel du préfet de la Gironde, Marcel Bodénan, aux maires et à la population, 26 juin 1940.
Affiche.
Archives de Bordeaux Métropole, Bordeaux XLV D 3.
Une du journal La Petite Gironde du 18 juin 1940.
Archives départementales de la Gironde, BIB 6 I/L 3-107.

Le régime de Vichy et la Révolution nationale

Le maréchal Pétain promulgue une nouvelle constitution, avec l’assentiment de l’Assemblée nationale réunie à Vichy, dans l’Allier.
Le 11 juillet 1940, la Troisième République laisse place à l’État français. Son chef, Philippe Pétain impose un régime autoritaire, inspiré par une idéologie : la Révolution nationale.
Lors de l’entrevue de Montoire avec Adolf Hitler, le 24 octobre 1940, le chef de l’État français scelle la politique d’étroite collaboration entre l’Allemagne nazie et la France de Vichy.

Délégation des maires de Bordeaux et du Sud-Ouest auprès du Maréchal Pétain, hôtel du Parc à Vichy, s.d. Photographie N et B, auteur inconnu. Archives de Bordeaux Métropole, Bordeaux 16 Fi 211.
Délégation des maires de Bordeaux et du Sud-Ouest auprès du Maréchal Pétain, hôtel du Parc à Vichy, s.d.
Photographie N et B, auteur inconnu.
Archives de Bordeaux Métropole, Bordeaux 16 Fi 211.

Des visites de maires sont organisées à Vichy depuis la France entière pour mieux associer les édiles aux valeurs de la Révolution nationale et faciliter la communication avec les autorités.

La France coupée en deux

Source : carte établie d’après celle d’Yvain Roué et Philippe Grange-Ponte, 2001-2012. Cartographie Réseau Canopé, 2016.
Source : carte établie d’après celle d’Yvain Roué et Philippe Grange-Ponte, 2001-2012.
Cartographie Réseau Canopé, 2016.

L’armistice du 22 juin 1940 instaure la ligne de démarcation. Longue de 1 200 km,
traversant 13 départements, cette « frontière intérieure » sépare la zone occupée par l’armée allemande de la zone « libre », ou non-occupée (appelée zone sud à partir de novembre 1942).
Pour des raisons économiques et stratégiques, le littoral atlantique et Bordeaux sont intégrés à la zone occupée. Plus de la moitié du département de la Gironde est ainsi placé sous contrôle allemand.
Pour franchir cette ligne légalement, il faut présenter un Ausweis (carte d’identité) ou un Passierschein (laissez-passer) délivrés par les Allemands. De nombreuses arrestations – notamment de Juifs – sont réalisées le long de cette démarcation et s’intensifient à partir du printemps 1942.
Elle est supprimée le 1er mars 1943, trois mois après l’invasion de la zone sud par les troupes allemandes, mais subsiste d’un point de vue administratif jusqu’à la fin de la guerre.