Situé au nord-ouest de la commune, le quartier de Beaudésert est considéré comme le berceau de l’aéronautique en Aquitaine. Auparavant, au XIXe siècle, c’est un vaste domaine agricole réputé pour ses vignes et son haras.

 

Le domaine de Beaudésert

Vers 1910, le domaine est constitué d’une chartreuse, d’un parc comprenant un vivier et un jardin, d’installations hippiques, d’un vignoble, de zones de cultures, de bois et de landes.
En ruine vers 1917, le château n’est pas encore totalement démoli en 1929.

Château de Beaudésert, [1911]. Carte postale. Archives communales de Mérignac, 14 Fi 284.
Château de Beaudésert, [1911].
Carte postale.
Archives communales de Mérignac, 14 Fi 284.

La Première Guerre mondiale frappe Mérignac avec l’entrée en guerre des États-Unis, en 1917. L’armée américaine loue le domaine de Beaudésert et y installe un centre hospitalier. Près de 600 bâtiments sont édifiés sur 200 hectares, pour accueillir plus de 50 000 patients entre juillet 1918 et novembre 1919.

Rendu à sa propriétaire, Jeanne Manset, en 1920, le domaine est vidé de ses hangars et baraques. À compter de cette date, il est démantelé et des parcelles sont vendues, principalement le long des routes.

Centre hospitalier de Beaudésert, [1918-1919]. Photographie. National Library of Medicine (États-Unis).
Centre hospitalier de Beaudésert, [1918-1919].
Photographie.
National Library of Medicine (États-Unis).

Les projets de l’Entre-deux-Guerres

Vers 1925, Jeanne Manset a épousé Émile Lesieur, rugbyman et président du Stade français. Elle confie au promoteur parisien Bernheim la réalisation d’un lotissement sur 79 hectares de sa propriété. Le projet, approuvé par arrêté préfectoral, donne lieu à la création de voies destinées à desservir les futures constructions. L’édification d’un immense complexe sportif, la Cité Olympique de l’Avenir, y est envisagée. Dessiné par l’architecte bordelais Jean-Gaston Adoue, le complexe prévoit des installations sportives grandioses (piscine, terrain de rugby, piste de course à pied, courts de tennis…). La crise de 1929 mettra un terme à ces projets ambitieux.

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Beaudésert, situé à 11 km de Bordeaux, est accessible en tramway et proche des installations aéroportuaires.

Affiche publicitaire pour le lotissement de Beaudésert, vers 1925. Réalisée par Gaston Girbal. Archives communales de Mérignac, 6 Fi 66.
Affiche publicitaire pour le lotissement de Beaudésert, vers 1925.
Réalisée par Gaston Girbal.
Archives communales de Mérignac, 6 Fi 66.
Plan de Beaudésert dressé par l’Aérotopographie en 1937 et modifié jusqu’aux années 1960. Archives communales de Mérignac, 377 W 1.
Plan de Beaudésert dressé par l’Aérotopographie en 1937 et modifié jusqu’aux années 1960.
Archives communales de Mérignac, 377 W 1.

Sur ce plan figure le projet de lotissement de Beaudésert, dont la partie la plus à l’est ne verra pas le jour. Les rues Lesieur- Manset et du Jardin-Public, déjà percées à l’époque, structureront le camp, ainsi que le rond-point.
L’ancienne blanchisserie de l’armée américaine (bâtiment rectangulaire) est située le long du chemin vicinal, à proximité de l’hippodrome dont l’actuelle zone industrielle du même nom rappelle l’existence.
La ligne 13 de tramway dessert Beaudésert depuis la place Jean-Jaurès à Bordeaux, à partir de 1932. Elle prolonge la ligne déjà existante jusqu’à Mérignac-centre en empruntant le centre de Pichey.

Mérignac-Beaudésert, berceau de l’aéronautique régionale

En 1910, la Grande Semaine de l’Aviation organisée sur le domaine de Beaudésert est clôturée par le Président de la République, Armand Fallières. Cet évènement scelle le destin commun de la Ville et l’aéronautique pour le siècle à venir, et au-delà.
Marcel Issartier acquiert des parcelles à proximité en 1912, créant un premier aérodrome.

En décembre 1920, un aérodrome public y est officiellement ouvert. À la fin des années 1930, il connaît un développement important : construction d’une piste en dur, d’une base militaire, d’une aérogare civile moderne et de vastes hangars. Mérignac devient le « port aérien » de Bordeaux.

Port aérien de Bordeaux-Mérignac. Aérogare. Façade vue de l’aire d’atterrissage, [fin des années 1930]. Carte postale. Archives communales de Mérignac, 13 Fi 38.
Port aérien de Bordeaux-Mérignac. Aérogare. Façade vue de l’aire d’atterrissage, [fin des années 1930].
Carte postale.
Archives communales de Mérignac, 13 Fi 38.

En 1940, les troupes allemandes découvrent un aéroport neuf. Elles s’empressent d’achever les travaux de la 2e piste et disposent alors d’une infrastructure encore rare en Europe. Une grande partie des installations est détruite par les bombardements alliés à l’été 1944. Au départ des soldats allemands, l’aéroport est un champ de ruines.

Port aérien de Bordeaux Mérignac. Aérogare en ruine, [1944]. Photographie N et B, auteur inconnu. Archives de Bordeaux Métropole, Bordeaux 11 Fi 186.
Port aérien de Bordeaux Mérignac. Aérogare en ruine, [1944].
Photographie N et B, auteur inconnu.
Archives de Bordeaux Métropole, Bordeaux 11 Fi 186.