Dès leur arrivée au camp, les internés vivent sous stricte administration : directives ministérielles et règlement intérieur rythment un quotidien sous contrainte.

À son arrivée, chaque interné est systématiquement fouillé et inscrit dans un registre où sa date d’entrée (et de sortie) est consignée. Papiers, objets de valeur et argent sont inventoriés et confisqués. Il est ensuite affecté dans l’une des deux sections. Au mur de chaque baraquement, le règlement et la liste d’appel sont affichés.

Dans l’enceinte du camp, la vie est difficile. Le quotidien des internés est régi par le règlement intérieur. Toute infraction à ce dernier est répréhensible et punie. Les sorties ne sont pas autorisées et les internés doivent répondre à l’appel deux fois par jour.

Entrée principale et nouveaux bureaux, décembre 1943. Photographie N et B, auteur inconnu. Archives départementales de la Gironde, 103 W 6.
Entrée principale et nouveaux bureaux, décembre 1943.
Photographie N et B, auteur inconnu.
Archives départementales de la Gironde, 103 W 6.

Direction et administration du camp

Le camp est sous l’autorité du préfet. Son directeur, assisté de personnel administratif, y applique les directives ministérielles promulguées le 29 décembre 1940.

Chaque mois, il adresse au préfet un rapport détaillé : organisation interne, administration, questions matérielles, situation sanitaire, état des internés y sont rigoureusement consignés.

Note relative à la dépense journalière par interné, 29 septembre 1942. Archives départementales de la Gironde, 103 W 5.
Note relative à la dépense journalière par interné, 29 septembre 1942.
Archives départementales de la Gironde, 103 W 5.

Le gestionnaire tient les comptes précisément. Chaque mois, il calcule le coût journalier d’un interné.

L’alimentation est le principal poste de dépense.

État des dépenses mensuelles, 1er janvier 1944. Archives départementales de la Gironde, 103 W 6.
État des dépenses mensuelles, 1er janvier 1944.
Archives départementales de la Gironde, 103 W 6.

Les évasions

Malgré les hautes palissades et les barbelés entourant le camp, les tentatives d’évasion sont nombreuses et plus ou moins fructueuses. Elles donnent lieu à des rapports d’enquête dans lesquels sont pointés les défauts de surveillance. La responsabilité et la négligence des gardes civils, recrutés parmi la population, sont souvent mises en cause.

Pour prévenir ces tentatives, l’administration du camp fait installer des toilettes dans les baraques, interdisant les sorties nocturnes. À chaque évasion, les consignes et les sanctions sont durcies. En octobre 1941, deux internés politiques considérés comme dangereux parviennent à s’échapper : des membres de leurs familles sont internés en représailles.

Plan du centre de séjour surveillé joint au rapport d’évasion de l’interné Taleb Mohamed, 5 juillet 1943. Archives départementales de la Gironde, 103 W 116.
Plan du centre de séjour surveillé joint au rapport d’évasion de l’interné Taleb Mohamed, 5 juillet 1943.
Archives départementales de la Gironde, 103 W 116.

Il a profité d’une visite au cabinet dentaire pour s’évader du camp.