À son arrivée, chaque interné est systématiquement fouillé et inscrit dans un registre où sa date d’entrée (et de sortie) est consignée. Papiers, objets de valeur et argent sont inventoriés et confisqués. Il est ensuite affecté dans l’une des deux sections. Au mur de chaque baraquement, le règlement et la liste d’appel sont affichés.
Dans l’enceinte du camp, la vie est difficile. Le quotidien des internés est régi par le règlement intérieur. Toute infraction à ce dernier est répréhensible et punie. Les sorties ne sont pas autorisées et les internés doivent répondre à l’appel deux fois par jour.
Le camp est sous l’autorité du préfet. Son directeur, assisté de personnel administratif, y applique les directives ministérielles promulguées le 29 décembre 1940.
Chaque mois, il adresse au préfet un rapport détaillé : organisation interne, administration, questions matérielles, situation sanitaire, état des internés y sont rigoureusement consignés.
Malgré les hautes palissades et les barbelés entourant le camp, les tentatives d’évasion sont nombreuses et plus ou moins fructueuses. Elles donnent lieu à des rapports d’enquête dans lesquels sont pointés les défauts de surveillance. La responsabilité et la négligence des gardes civils, recrutés parmi la population, sont souvent mises en cause.
Pour prévenir ces tentatives, l’administration du camp fait installer des toilettes dans les baraques, interdisant les sorties nocturnes. À chaque évasion, les consignes et les sanctions sont durcies. En octobre 1941, deux internés politiques considérés comme dangereux parviennent à s’échapper : des membres de leurs familles sont internés en représailles.